La chapelle de Hochstett a été construite en 1822 par Jean OSTER, né à Hochstett, le 25 juin 1787. Elle a été consacrée en 1826 par le curé Flicker de Saint-Georges de Haguenau. La marque de tâcheron, sur le socle, indique que le grès est un matériau de remploi, qui provient probablement de l'abbaye de Neubourg, alors utilisée comme carrière.
Elle est la concrétisation d'un voeu fait par l'intéressé durant la période très pénible où il fut prisonnier en Russie après son incorporation dans l'armée napoléonienne et sa participation à la campagne de Russie en 1812.
Jean OSTER, alors agé de 25 ans, fit la promesse de faire ériger une chapelle sans son village natal s'il revenait sain et sauf de cette guerre, oh combien meurtrière.
Il fut libéré, rentra en France, se maria en 1815 et fonda une famille. Son voeu devint réalité en 1822, l'année de construction de la chapelle... Mais pour Jean OSTER, le plus dur restait à venir.
Sa vie fut marquée par une succession de deuils puisque 6 de ses 7 enfants moururent entre 1823 et 1855 : un fils de 5 ans en 1823, un fils d'un an en 1826, un fils de 10 ans en 1834, deux filles de 26 et 28 ans en décembre 1847 ; à ces deux décès succédait celui de son épouse, trois semaines plus tard en janvier 1848 ; enfin son dernier fils qui restait son unique espoir, fut enrôlé dans l'armée de Napoléon III et mourut d'une maladie à Constantinople lors de la guerre de Crimée en 1855.
Le fils aîné, Antoine OSTER, se marie en 1851 et quitta le village.
Tout à fait seul après toutes ces épreuves, le vieil homme, âgé de 64 ans, abandonna sa demeure familiale, vécut probablement un temps dans une maisonnette située à quelques mètres de la chapelle et s'installa définitivement auprès de son frère Antoine OSTER à Batzendorf où il mourut le 16 janvier 1876.
Cette chapelle, dans sa simplicité et son authenticité, invite le visiteur à déposer le fardeau de ses peines et de ses soucis pour prendre le temps d'une méditation ou d'une prière. Sa situation dans un cadre naturel et calme permet au passant de se recueillir l'espace d'un instant pour repartir l'esprit serein et apaisé.